
Le succès rencontré il y a quatre ans par l’opus "I Am a Bird Now" d’Antony and the Johnsons en avait surpris plus d’un. Pourtant, force était de constater que la voix androgyne d’Antony, chanteur anglais exilé à New York, distillait une substance à la toxicité intemporelle, addictive à souhait. Même les oreilles les plus récalcitrantes à ce timbre de crooner soul et romantique, jamais loin du pathos larmoyant – sans y plonger pour autant – ont fini par abdiquer. Des ingrédients similaires se retrouvent aujourd’hui sur "The Crying Light", mais compactés dans un cocon plus intimiste et minimaliste. A l’instar de titres envoûtants tels que le lyrique "Everglade" ou le confiné "Daylight and the Sun", le fils spirituel de Nina Simone et Bryan Ferry livre une fois encore sa souffrance d’être hors normes et sublime sa mélancolie. Un disque profond et touchant.Site officiel d’Antony and the Johnsons