
Pour qui pense que la mélancolie est un outil de création, la puissance émotionnelle de la soul et la force poétique de la folk sont deux instruments à rapprocher absolument. Etonnamment, les tentatives ont été rares ou peu abouties. Cette constatation n’avait de valeur que jusqu’à la sortie de « Elsewhere », le premier album de Denai Moore. Elle a la fragilité d’une nymphe et pourtant, elle chante des textes qui paraissent invulnérables.
De l’obscurité des salles où elle a façonné son enveloppe musicale, elle fait rejaillir sur l’auditoire une lumière diaphane, à la pureté évanescente. La soul ne tombe jamais dans l’excès, rattrapée par la candeur de la folk. « Blame » exprime toute cette magie des arrangements à la Denai Moore. L’interprète est parvenue à créer un équilibre subtil entre ces influences musicales, elle le sublime même dans « I Swore », « No Light » et « Gone ». En 14 morceaux déchirants, elle entraîne l’écoute passive vers un au-delà charnel et clément. « Elsewhere » est à la pointe de l’innovation, Denai Moore a tout compris.

Tous droits réservés – Denai Moore en extase mélancolique dans « Elsewhere ».
FGE/AllTheContent News Agency