Des rumeurs avaient annoncé, il y a environ une année, que le cinquième album de la divine Erykah Badu sortirait fin juillet 2009. Voilà qu’il débarque enfin, pour le plus grand bonheur des nombreux admirateurs que la diva soul compte un peu partout.
La chanteuse de 39 ans a accolé à ce nouvel opus un titre interminable: "New Amerykah Part Two: Return of the Ankh"… Il succède à "New Amerykah Part One (4th World War)", qui date de 2008. Plus qu’une suite, cet album paré d’un visuel exprimant une symbolique très new-age devrait se percevoir comme une sorte de contrepoids salvateur.
Erykah nous propose en fait un balancier émotionnel à la logique toute machinale qu’évoquait le premier volet de ce diptyque, qui puise son inspiration dans deux sphères diamétralement opposées. Selon les dires de cette artiste à l’aise aussi bien sur les territoires r’n’b, hip hop ou jazzy, alors que le disque précédant avait germé dans son hémisphère cérébral gauche (dévolu à l’analyse froide… selon la croyance populaire), "Part Two" est né des méandres synaptiques situées à la droite de son cerveau, côté qui gère les affects. Bien que réductrice scientifiquement parlant, l’image a au moins le mérite d’être claire!
On est heureux d’entendre la diva manifester des dispositions proches de celles qui la caractérisaient à l’occasion de son premier disque, l’inoubliable "Baduizm" (1997). On retrouve ici des tonalités chaudes, languissantes, bref… une Erykah au charme absolument irrésistible! Une impression accentuée par l’utilisation bienvenue d’instruments acoustiques, tels qu’une harpe, des cordes et même un thérémine, comme sur le morceau "Agitation", qui se voit gratifié d’une rythmique fracturée et complexe, mais au combien euphorisante!
Quant au single tout désigné, le titre "Windows Seat", son groove chaloupé et appuyé à la perfection par des accords de piano bien plaqués, se voit allégé ça et là de subtiles touches impressionnistes. Parmi les grand moments de "New Amerykah Part Two: Return of the Ankh", mentionnons aussi les chansons "Love" et "Umm Hmm" qui, avec une production un poil old-school, se glissent dans nos tympans en volutes sonores d’une douceur âcre presque suspicieuse…Site officiel d’Erykah BaduMySpace d’Erykah Badu